Le corps à Stockholm, le coeur en Laponie
Hejsan,
Vendredi 25 octobre 2013, Samedi 26 octobre 2013. Deux jours pas comme les autres. Deux jours où les Sames sont en nombre à Stockholm pour défendre leurs intérêts et exprimer leur mécontentement contre la politique minière suédoise. Deux jours où moi aussi, je suis sur place. Pour vous, pour eux, par conviction. Récit d'un week-end pour la bonne cause, le corps à Stockholm, le coeur en Laponie !
Vendredi matin, Växjö, je monte dans le bus, direction la capitale. Après de nombreux arrêts, me revoici à Stockholm, plusieurs mois après ma première fois. Je suis content d'être de retour, d'autant que j'y vais pour une raisons précise, celle de rencontrer ceux qui se battent pour la préservation de la Laponie et le respect de la culture Same. Cela fait des mois que je m'exprime sur le sujet et maintenant, tout se concrétise. C'est comme si j'attendais ce moment depuis longtemps. J'ai l'impression de franchir une étape et de donner encore plus de sens à mon engagement. Une fois sur place, avec mon sac sur le dos, je me promène doucement sous le soleil suédois à la recherche du marché Same installé dans la ville pour l'occasion. Je prends mon temps, j'avance au feeling et je souhaite trouver l'endroit par mes propres moyens. Je flâne. Je plane.
Vendredi matin, Växjö, je monte dans le bus, direction la capitale. Après de nombreux arrêts, me revoici à Stockholm, plusieurs mois après ma première fois. Je suis content d'être de retour, d'autant que j'y vais pour une raisons précise, celle de rencontrer ceux qui se battent pour la préservation de la Laponie et le respect de la culture Same. Cela fait des mois que je m'exprime sur le sujet et maintenant, tout se concrétise. C'est comme si j'attendais ce moment depuis longtemps. J'ai l'impression de franchir une étape et de donner encore plus de sens à mon engagement. Une fois sur place, avec mon sac sur le dos, je me promène doucement sous le soleil suédois à la recherche du marché Same installé dans la ville pour l'occasion. Je prends mon temps, j'avance au feeling et je souhaite trouver l'endroit par mes propres moyens. Je flâne. Je plane.
J'arrive sur place et je reconnais de nombreux visages. Je n'ai jamais rencontré ces personnes avant mais c'est comme si on se connaissait depuis un moment, c'est un drôle de sentiment. L'endroit est chaleureux et les gens très accueillants. Rapidement, un café m'est offert et je fais le tour des différents stands. On y trouve un peu de tout, notamment de la peinture, de la viande de renne ou de l'artisanat. Des tentes traditionnelles sont aussi sur place et une petite scène est installée. C'est certain, ils n'ont pas fait les choses à moitié. Les gens s'expriment les uns après les autres, certains chantent, d'autres font des discours très émouvants. J'ai en tête l'image d'une jeune femme quittant la scène les larmes aux yeux et le poing levé. Il se passe quelque chose de fort. Jeunes, vieux, peu importe, ils sont tous appliqués et impliqués. C'est une belle leçon d'engagement et d'humanité à laquelle j'assiste. Je profite et rencontre plusieurs personnes, ils sont très contents de savoir que des gens d'ailleurs s'intéressent aussi à eux. Mais malheureusement, c'est déjà terminé pour aujourd'hui. Rendez-vous demain pour aller plus loin et confirmer tout ce qui a été fait auparavant. Que dis-je ? Pour aller plus loin, bien sûr !
Personnellement, j'en profite aussi pour voir Stockholm sous un autre oeil. C'est la première fois que je visite la ville en automne. Je prends mon appareil photo et je vais là où mon envie me mène. Je n'ai rien de prévu ce soir, je suis libre. Il fait relativement frais, peut être même un peu froid. Peu importe, la ville est toujours aussi belle. Il fait nuit, je me promène au bord de l'eau, j'observe les gens, je regarde les bateaux, les lumières au loin. Stockholm a quelque chose de spécial, c'est facile de s'y sentir bien et en sécurité. Après plusieurs heures passées à baguenauder, je décide de rentrer me coucher pour être en forme demain.
Samedi matin, le grand jour. Enfin. Les Sames vont manifester à nouveau dans la capitale, cela fait des années que cela n'a plus eu lieu. Il pleut. Il fait gris. L'atmosphère est triste. J'arrive au point de rendez-vous, il n'y a pas grand monde, je suis un peu déçu. Et si, au fond, on s'était trop emballé ? Rapidement, alors que des dizaines de Sames arrivent en habits traditionnels, banderoles et drapeaux à la main, mes doutes se dissipent. Les slogans sont de plus en plus nombreux: "Vos erreurs sont notre futur", "La Laponie a besoin de votre soutien", "Que va-t-on faire ? Stopper les mines", "L'activité minière tue"... Les passants, eux, s'arrêtent pour voir ce qui se passe. Certains restent et comprennent, d'autres partent en se moquant d'un air supérieur. Peu importe, la mobilisation est forte, plus que prévu peut-être. Il y a bien plus de monde qu'hier. Le cortège se met en route et se fait entendre au coeur même de la ville. C'est d'autant plus impressionnant que les manifestations ne sont pas vraiment monnaie courante en Suède. Tiens, enfin un truc où les Français sont meilleurs que les Suédois d'ailleurs. Petite pique gratuite, oui, j'assume.
Malgré toute la colère et la motivation, la manifestation est pacifique et tout se fait dans le respect. Nous sommes au centre-ville de Stockholm et il n'y a qu'une seule voiture de police pour plus de 500 personnes, c'est dire ! Les manifestants avancent jusqu'au palais royal et c'est le moment que choisit une petite fille pour poser le poing en l'air devant les gardes du palais royal. La photo fait son effet et le contraste est saisissant. Je suis admirateur.
Plus tard, alors que les derniers manifestants arrivent, plusieurs personnes prennent à nouveau la parole, notamment Ol-Johan Sikku, vice-président du parlement Same qui demande la fin de la colonisation. La foule jubile et sait que ce qui se passe peut avoir son importance. Certains représentants des peuples autochtones d'Amérique du Sud et Latine sont sur place pour apporter encore plus de soutien. Je reconnais notamment le drapeau maya. La solidarité sans frontières, tout un symbole. Après d'autres discours et chansons, il est temps de se dire aurevoir. C'est passé vite, mais le bilan est positif. Les médias étaient présents, les gens aussi. C'est sûr, ce n'est pas passé inaperçu et même si la situation est compliquée, il reste un peu d'espoir. C'est d'ailleurs peut-être bien là l'essentiel.
Plus tard dans la journée, pour me changer un peu les idées, je décide de retourner à Skansen, ce parc restituant la Suède d'antan. La dernière fois, il faisait -15 degrés et beaucoup de choses n'étaient pas faisables. Du coup, même si c'est relativement touristique, c'est assez sympa de pouvoir s'imaginer comment les gens vivaient il y a quelques dizaines d'années. Et puis, pour les grands enfants comme moi, c'est toujours sympa de pouvoir observer certains animaux nordiques : loup, lynx, ours, renne, élan et j'en passe. Bon, sinon, en deux fois à Skansen il y a toujours des animaux que je n'ai pas pu voir. Un manque de chance ou une arnaque tellement grosse qu'elle fonctionne à merveille ? On ne saura peut-être jamais.
Le lendemain, j'ai encore un peu de temps avant de prendre le bus. Et le dimanche matin, c'est quelque chose à Stockholm, notamment quand le soleil est présent. Les gens sont dehors, marchent, courent, discutent. Je vois des gens faire du kayak à deux pas du centre-ville. Même à l'automne, la ville est verte et active. Il se dégage une sensation de bien être incomparable. Douceur suédoise. Bonheur. Simplicité. Un mélange de tout ça à la fois. Au moins. Je suis au bord de l'eau. A Stockholm. Sous le soleil. Terminer en beauté vous dites ? Clairement.
A bientôt,Léon
Un bien bel article Léon. J'ai déserté ton blog, faute de temps avec le Canada, mais j'ai toujours gardé un oeil sur twitter et je savais ce combat pour les Sames t'être chevillé au corps. C'est vraiment beau et tout à ton honneur de t'investir autant dans une cause qui le mérite plus que jamais.
RépondreSupprimerDes mots justes, une réalité qui n'est pas à ignorer, mais toujours cette pointe d'humour qui t'est propre et que j'aime lire et retrouver :) (pas besoin de te dire que j'ai ris concernant le clin d'oeil gréviste français ;) )
Quel plaisir de revoir également Stockholm, depuis juin dernier :)